Échec scolaire : d'un bac pro à l'EM Lyon
L'échec scolaire touche en France un jeune sur cinq, âgé de 16 à 25 ans. Il se caractérise souvent par un retard dans la scolarité, sinon un abandon total. Et trouve des raisons multiples...

L'échec scolaire touche en France un jeune sur cinq, âgé de 16 à 25 ans. Il se caractérise souvent par un retard dans la scolarité, sinon un abandon total. Et trouve des raisons multiples :
- Un rejet de l'enseignement.
- Un sentiment d’ennui profond.
- Une sociabilisation compliquée.
- Une crise d'adolescence bien trempée.
- De très mauvaises relations avec les enseignants.
- Une appartenance au "club des dys" qui contraint l'apprentissage.
Le décrochage scolaire, sinon l'arrêt de la scolarité, ne doit pas être uniquement vu sous un prisme négatif. L'école ne fait pas tout... L'échec scolaire peut nourrir un désir de revanche sur la vie, parfois plus puissant même que les diplômes.
Je t'embarque avec moi et je te documente mes années d'échec scolaire. De mon CAP à l'EM Lyon... Je te partage ici les étapes que j'ai franchies, les conseils que j'aurai aimé entendre, et les raisons de ma remontée scolaire...
Sommaire :

Échec scolaire : les raisons
Comment définir l'échec scolaire ? C'est sans doute l'une des premières questions à se poser quand on traite ce sujet. Il n'y a pas de définitions communément admises. Je vais donc le définir avec mon expérience personnelle. L'échec scolaire se caractérise par un retard dans la scolarité, sinon un abandon total. J'ai redoublé deux classes et me suis retrouvé en filière professionnelle. Si la situation ne plaisait pas trop autour de moi, elle ne me dérangeait pas particulièrement. En effet, cette situation me permettait d'avoir beaucoup de temps libre et donc :
- Lire un livre par semaine,
- Développer des sites internets,
- Pratiquer de manière intense le sport,
- Travailler pour de nombreux propriétaires de châteaux,
Le sentiment d'échec scolaire me concernant était avant tout perçu par les autres. Bref, en bac pro je n'ai jamais ouvert un seul cahier de cours. J'avais tout le loisir de créer avec mes mains des sites internets ou des œuvres de maçonnerie. Et dans le fond c'était plutôt sympa. Je n'ai pas trop considéré cette situation comme un échec. L'été je travaillais dans la rénovation de châteaux. De fil en aiguille, j'ai réussi à augmenter mes prix. Passant de 400 euros par semaine à 1 000 euros, le tout en étant logé et nourri sur place. Et je n'avais même pas le bac. Du côté informatique, j'ai trouvé mes premiers clients à l'école. J'ai vendu mon premier site internet contre un Ipod classique 160go. À l’époque c'était vraiment la classe. Ici aussi pareil, j'ai augmenté mes prix petit à petit...
Sans le savoir j'ai appris à :
- Développer une relation commerciale,
- Prospecter de nouveaux clients,
- Convertir de nouveaux clients,
- Négocier avec les adultes,
En quelque sorte, j'ai appris à intégrer le monde professionnel alors que je n'avais même pas la majorité. Pourtant aux yeux de l'école et des standards actuels, j'étais en échec scolaire. Alors même que je me considérais en avance sur les autres. Il me manquait cette validation communément admise qu'on appelle un bac général.
Comment expliquer l'échec scolaire ? Et comment suis-je arrivé en Bac Professionnel ? Quel est mon parcours scolaire ? Pour être honnête, je n'ai jamais vraiment aimé l'école avant d'arriver à l'université. Je n’accrochais pas ou peu avec mes enseignants. Et les relations étaient souvent très conflictuelles. Certes, je ne faisais rien pour arranger les choses.
Ayant été dyslexique plus jeune, les difficultés ont commencé dès le CP. La lecture et l'écriture étaient très compliquées. Et les profs de mon village n'avaient pas vraiment le temps de s'occuper de ça... Je me souviens d'une professeure qui hurlait tout en pensant que cela allait améliorer ma diction, voire même m'insultait pour me dire à quel point "j'étais bête". Le remède aux troubles d'apprentissage, se faisait à coups de cris. Sans doute, serait-elle surprise de voir à quel point je ne l'ai jamais écouté et voir ou je suis arrivé.
Aucun dépistage, sinon diagnostique, n'avait été posé sur ma dyslexie (dysorthographie). Jusqu'au jour ou j’ai réalisé un bilan orthophonique. Heureusement je n'étais pas seul. En effet, les enfants dyslexiques représentent, en moyenne, 5 % des élèves d'une classe. J'avais souvent un pote ou une copine atteints de dyslexie. Je percevais mon "trouble spécifique" de l'écriture comme un comportement original, sinon comme une écriture divergente.
Cette relation houleuse à créer chez moi une carapace. Et un indicateur asymétrique qui consistait à penser exactement l'inverse de mes enseignants. Il faut dire qu'à l'époque, je cherchais un peu la confrontation. Lors d'un conseil de classe, une professeure m'avait publiquement ciblé en expliquant que je n'avais aucune résistance aux risques. Je m'étais fait une joie de lui demander comment je pourrai tirer toute l'expérience d'un fonctionnaire dont le métier était "réellement" tourné vers le risque (4 mois de vacances, impossibilité de licenciement, ...). Visiblement, mon discours ne lui a pas trop plu. Mais elle m'a fichu la paix pendant toute l'année. Certes ce n'était pas très malin de ma part, mais il semblerait qu'elle ait arrêté son petit cirque. J'ai appris plus tard, qu'elle s'était soulagée sur mes notes. J'ai compris qu'elle aurait toujours le dernier mot. Cela a été très formateur pour moi dans la suite de mes études.
Il y a bien des choses que j'ai détestées à l'école, comme rester sur ma chaise sans bouger pendant des heures.
- D'écrire avec un stylo malgré ma dysgraphie.
- D'apprendre sans chercher à comprendre.
- D'avoir un trouble des apprentissages à l'écrit.
- De passer des heures chez l'orthophoniste.
- De passer mes étés à apprendre le bled.
- De faire et refaire des dictées dans tous les sens...
- Le tout sans aucune motivation ni sens...
Certes pour être honnête, je ne peux pas dire que cette situation d'"échec scolaire" ne m'ait pas touché. Il est bien plus facile de réussir quand vous êtes supporté, mise en avant, ou voire adulé par vos professeurs. Ça n'a jamais été le cas chez moi. J'ai dû trouver un système de récompense qui différait de ce que mes enseignants pensaient de moi. Et en cela c'est une chance. J'ai donc très tôt dû compenser en créant mes propres expériences et aller de l'avant. Cette histoire avec mes professeures s'est répétée un peu partout, sauf en Bac Pro (ou là curieusement mes profs m'appréciaient beaucoup) et dans le reste de ma scolarité (Université et École de commerce). À la question : "comment éviter l'échec scolaire ?", je répondrai qu'échouer scolairement a été salvateur. Cela m'a poussé à sortir de ma zone de confort. Cela m'a forcé à faire des choses à côté pour me sentir bien dans mes baskets.
FAQ :
Comment combattre l'échec scolaire ?
Me concernant, j'ai dû trouver un système de récompense qui différait de ce que mes enseignants pensaient de moi. J'ai donc très tôt dû compenser en créant mes propres expériences et aller de l'avant.
C'est quoi le club des dys ?
Le "club des dys" est composé de la dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dysphasie, dyspraxie et des déficits de l’attention…
C'est quoi au juste la dyslexie ?
La dyslexie est caractérisée par des troubles des apprentissages, apprentissage et acquisition du langage écrit et oral. Elle se manifeste par des difficultés à décomposer un mot ou écrire sans faire de fautes d'orthographe.
J'ai dû trouver un système de récompense qui différait de ce que mes enseignants pensaient de moi…
Échec scolaire : la remontée
J'entendais fréquemment mes conseillers d'orientation me dire : "vous avez un parcours chaotique", ou encore "vous ne ferez jamais de grandes études", voire "vous n'êtes pas très intelligent, inutile de continuer"... Et chaque fois, je quittais le bureau du CEP en murmurant toujours la même chose : "et toi con***, tu as fait quoi dans ta vie pour devenir CEP". Bref les rendez-vous avec mes conseillers d'orientation étaient toujours des points houleux sur ma scolarité... ou des juges sans légitimité m'expliquaient ce que je devais faire. Sans doute qu'il essayait de m'aider à leur manière, après tout.
Mes parents, ayant peur que je sois "déficient scolairement", m'ont amené voir une psychologue. Pour passer le fameux test de QI. Il s'est avéré que j'étais loin d'être stupide. Cela ne venait donc pas d'une "déficience intellectuelle". Certes ce test n’a pas servi à grand-chose, mais c'était déjà ça de pris pour mes parents. Il paraît assez évident que des troubles du langage écrit, jugés en relation avec une convention sociale (à savoir l'orthographe), ne peuvent pas être assimilés avec une déficience intellectuelle. Demandez à un autiste Asperger de comprendre les conventions sociales basiques de notre société... Malgré des capacités intellectuelles très puissantes, certaines choses restent plus complexes à comprendre.
Refus de l'échec scolaire. Alors que faire après un échec scolaire ? Quelle orientation après un échec scolaire ? Quelle réussite éducative ? Comment lutter contre les difficultés ? Ce truc trottait dans ma tête ! D'autant plus que j'avais toujours des remarques assez désagréables de gens qui n'avaient pas fait grand-chose dans leur vie. Ils avaient visiblement beaucoup trop de temps libre pour venir s'intéresser à mon cas. À me conseiller à partir de leur expérience de la vie. Bref, je sentais malgré l'impossibilité apparente, qu'il était possible de le faire, et de clouer le bec de mes "conseillers". C'est décidé. J'irais étudier l'Histoire à la Sorbonne que cela plaise ou non. Point barre. Qu'on me dise que ce soit impossible, sinon très compliqué, n'affectera en aucun cas ma décision. Et après cela, sans doute, ils arrêteront sûrement de venir me casser les pieds...
Je suis arrivé à la Sorbonne avec la crainte de ne pas y arriver. J'étais le seul bac professionnel sur toute une promo. Pourtant, j'avais un moteur deux ou trois fois plus puissant que les autres : une passion pour l'Histoire couplée à une rage de réussir. Je ne le savais pas encore, mais mon moteur allait s'avérer beaucoup plus puissant qu'un diplôme justifiant de capacités et connaissances. Très vite, j'étais dans mon élément. Je pouvais écouter mes professeurs des heures. Apprendre mes cours et les enrichir de mes nombreuses lectures. Je lisais un à deux livres chaque semaine. J'étais passionné et ça commençait à bien marcher, passant ainsi de 12 de moyenne à 15 de la première à la deuxième année. Les résultats scolaires commençaient à devenir excellents. J'entretenais de très bonnes relations avec mes professeurs. Et je les maintiens encore aujourd'hui. Changement catégorique par rapport à mes années précédentes. Devenir ami avec ses enseignants vous assure d'augmenter quantitativement votre moyenne, sous réserve que vous travailliez beaucoup. Comme c'était le cas chez moi.
Le moyen pour lutter contre l'échec scolaire a été ma passion. La passion a été le moteur de mon apprentissage. Tous les jours j’ai écrit pour soigner mon langage écrit. Petit à petit j'ai créé des automatismes. Certes peu conventionnels mais qui fonctionnaient bien mieux que ceux acquis chez les orthophonistes. J'ai pu utiliser un ordinateur pour travailler et rendre mes dissertations. C'était ma chance. Terminé la feuille et le stylo. Mes copies, qui ressemblaient à des hiéroglyphes, se sont transformées en feuille lisible et agréable. J'avais, en effet, beaucoup de difficulté à écrire avec la main. Et des douleurs importantes. Des sauts de mots fréquents. Pour ne pas parler des fautes d'orthographe.
Rédiger avec mon ordinateur était devenu un plaisir. Je faisais un premier jet. Puis je retravaillais systématiquement mes copies. Et ce pendant des heures. J'ai pu réinviter l'ensemble des règles de mon Bled avec une application concrète. Et avec un désir de perfection sincère.
Voilà comment s'est déroulée :
- Mon acquisition du langage écrit.
- La rééducation de mon apprentissage de l'écrit.
Et cerise sur le gâteau, je voyais le résultat directement lorsque je rendais mes copies. Mes notes ne faisaient qu'augmenter. J'avais créé une sorte de cercle vertueux. Je ne m'ennuyais plus. Bref, j'étais heureux d'apprendre et de comprendre. J'ai développé une mémoire de travail conséquente. En première année, j'étais en mesure de pouvoir parler 3h en boucle de chaque période historique sans m'arrêter.
Je suis passé d'un statut d'enfant dyslexique (avec des notes négatives en dictée) à un statut de "premier de la classe". Le trouble d'apprentissage était terminé. Et les souvenirs chez l'orthophoniste lointain. Les difficultés scolaires balayées. Cela me poussait à faire mieux semaine après semaine. Je canalisais mon hyperactivité dans ma soif d'apprendre. Il n'y avait pas de limites. J'allais enfin pouvoir exploiter pleinement mon potentiel sans aménagements, comme les autres et avec les mêmes règles.
Au-delà de l'écrit, j'ai participé à un maximum d'exposé pour prendre la parole en public. Chose que je détestais pour dessus tout. Cela me terrorisait. Mon apprentissage de l'oral était marqué les difficultés du passé. Les difficultés d'élocution. Comme pour l'écrit, j'ai appris à sortir de ma zone de confort dans un cadre scolaire. Chose qui, à l'époque, était complètement nouvelle. J'ai commencé à prendre du plaisir. M'exprimer en public. Défendre une vision de l'histoire. Faire face à l'oral à des contradicteurs. Ou même plus solide, devoir défendre une vision face aux questions aiguisée de son enseignant. Et subitement, j'ai effacé mes difficultés une par une. J'étais galvanisé dans l'acquisition d'une nouvelle arme qu'est le langage oral.
Pour la première fois de ma vie j'ai l'impression de "réussir scolairement". J'ai l'impression d'être considéré scolairement par mes enseignants. Il y avait pour la première fois également une très grande bienveillance...
Ma passion et mon travail m'ont propulsé vers l'excellence académique. Après ma Licence d'Histoire, j'ai décidé de me spécialiser en Histoire Antique. Je vais travailler sur "La mémoire d'Alexandre le Grand dans la construction politique des royaumes hellénistiques". Mais pas n’importe où puisque j'ai la chance de partir un an à University College London (Master 1 / Graduate Programme). Je suis le seul étudiant de L3 qui va pouvoir partir étudier l'Histoire à Londres. Je le sais ça commence à sentir très bon pour la suite.
Mon niveau en anglais est loin d'être bon, pour ne pas dire médiocre. Je dois trouver un moyen pour apprendre très rapidement, et me faire beaucoup d'amis. Le meilleur moyen étant un club de sport. Je vais me lancer dans le triathlon et faire un Ironman. En m'entraînant avec le Tri London (club de triathlon), je fréquente beaucoup d'anglophones et je progresse assez vite. En parallèle, dans ma résidence étudiante, nous ne sommes que trois Français sur une cinquantaine d'étudiants (LSE, Impérial, Oxford, Cambridge, UCL, ...). C'est parfait pour mon anglais... Et la nature des conversations est très poussée. C'est un régal. Même si mes premiers mois ressemblent plus à des discussions très simples.
J'apprends à faire des dissertations en Anglais, et c'est loin d'être facile. Mais je progresse suffisamment pour passer le premier semestre dans de bonnes conditions. Tous les jours je lis et j'apprends une cinquantaine de nouveaux mots. J'essaie de les replacer dans des conversations le soir pendant le dîner. Je dois faire en une année, ce que j'ai fait en trois ans à la Sorbonne. Après quelques mois, je commence à rêver en anglais... Il semblerait que la boucle soit bouclée.
De retour à Paris après une belle année universitaire et sportive. Je décide de me préparer pour les concours d'école de commerce (le Top 5 en Programme Grande École). J'avais déjà anticipé les Admissions Parallèles à la fin de ma troisième année de Licence. Ma deuxième année de Master m'a donc permis de m'impliquer pleinement dans cette préparation. Je prépare donc mon TOIEC et mon Tage Mage. J'ai beaucoup de difficulté à passer le TOEIC et j'obtiens péniblement la note de 900. Alors même que j'ai réussi à Londres dans l'une des meilleures universités. C'est pareil pour le Tage Mage, ou les épreuves littéraires sont les plus compliquées pour moi. Je ne suis admissible nulle part, c'est la panique. Sans le savoir je suis Grand Admis de l'EM Lyon. Belle victoire. Je n'aurai aucun entretient à passer... C'est fait ! Le plus difficile étant d'intégrer une Grande Ecole.
Combien de personnes ont réussi malgré la dyslexie ?
Beaucoup et certains sont même devenus célèbres comme :
- Les écrivains : Agatha Christie, Gustave Flaubert, Edgar Allan Poe, Victor Hugo, Ernest Hemingway, ... etc.
- Les stars : Whoopi Goldberg, Keira Knightley, Jennifer Aniston, Steven Spielberg, Danny Glover, Mohammed Ali, Richard Branson, etc.
- Les politiques : Jean-Christophe Cambadélis, etc.
J'avais un moteur deux ou trois fois plus puissant que les autres : une passion couplée à une rage de réussir.
Échec scolaire : tout ça pour ça ?
Lorsque je suis arrivé à l'EM Lyon, j'ai eu au fond de moi cette phrase : "tout ça pour ça ?". J'étais très déçu de la qualité des cours. J'étais déçu de certains enseignants qui ont dizaine d'année de retard sur le monde actuel. De profs d'entrepreneuriat qui n'ont jamais monté une seule entreprise...
Alors je me suis remis en question, est-ce que cela avait un sens de faire tout ce que j'ai fait. Est-ce que cela avait un sens d'en arriver là. Peut-être que je me suis trompé. Que j'avais imaginé ou idéaliser une situation qui finalement n'existe pas. Alors si c'était à refaire, le referais-je ?
Ma réponse est oui sans aucune hésitation. Alors pourquoi cet avis radical malgré de grandes déceptions ? Pour plusieurs raisons.
- La première raison vient de mon amélioration nette de l'écrit et de l'oral. Faire la Sorbonne a été un moyen extrêmement efficace de recoller les wagons. Je ne me suis jamais considéré comme un universitaire déconnecté du réel. Mais étudier l'histoire m'a permis d'apprendre une méthodologie. D'apprendre et de comprendre des méthodes plus "universelles". Je pense que c'est fondamental pour travailler en société. Deuxièmement, l'histoire m'a permis d'avoir un cadre de réflexion que j'ai enrichi au fur et à mesure de mes lectures : - De comprendre des mécaniques historiques concernant les évolutions majeures. - De voir comment l'histoire est faite et par quels moyens. - De comprendre les similitudes entre les siècles. - D'analyser les stratifications et les mélanges. Je pense que l'histoire n'est pas un domaine décorrélé du monde actuel. Et qu'on peut trouver de nombreuses pistes de réflexions contemporaines. En bref, étudier l'Histoire a été la meilleure orthophonie du marché. Le meilleur moyen de régler les troubles du langage écrit...
- La deuxième raison vient de l'importance du tampon. En France, l'intelligence est souvent corrélée avec le niveau du diplôme. Je ne souscris pas à cette vision. Je ne souscris pas non plus à la vision opposée, très en vogue aujourd'hui, qui voudrait que tous ceux qui aient fait des Grandes Écoles soient simplement cultivés, ou scolaires, et qu'ils n'aient pas de mérite. C'est absurde, et ce sentiment est souvent nourri d'aigreur. Bref. Mon choix d'avoir tenté un cursus plus classique fait écho à une volonté de mettre toutes les chances de mon côté. Le système est tel qu'il est, à savoir imparfait. J'ai décidé de prendre ce qui pouvait être bon pour moi, sans me poser la question de savoir si j'allais y arriver. J'ai décidé de leur faire.
- La troisième raison vient de l'émulation. Elle est provoquée par le fait de travailler avec des étudiants des meilleures écoles (Sorbonne, UCL, EM Lyon). Cette sociabilisation est très importante. Elle nous permet de progresser et d'aller de l'avant. De nous challenger. Et c'est un cadre hors du commun qui dépasse sans doute le simple prix d'une École de commerce. J'ai rencontré à la Sorbonne de futurs Politiciens. J'ai rencontré à UCL de futurs Grands Dirigeants. Et j'ai rencontré à l'EM Lyon de futurs grands Entreprenneurs... Cet échange n'a pas vraiment de prix. C'est d'ailleurs je pense l'une des plus grandes valeurs de ces Grandes Écoles qu'on appelle vaguement "réseau".
Pour finir je ne pense pas que l'école soit obligatoire pour réussir. Le système scolaire et ses dispositifs pédagogiques manquant parfois de souplesse pour les collégiens et lycéens. Je pense que certains enfants jugés "originaux" (personnes dyslexiques, précoces, élèves en difficulté, etc.) peuvent s'émanciper de ce cadre par une éducation plus libre. Un système éducatif plus pragmatique. Je pense aussi qu'ils pourront trouver suffisamment de ressources en eux pour y arriver. Que cet échec peut les pousser à développer de nombreuses compétences. Qu'ils pourront compenser les difficultés avec de nombreuses passions. L'école ne fait pas tout et il ne faut pas l'oublier. Ce n'est pas la voie obligatoire pour réussir dans la vie.
Mais il s'avère parfois payant de ne pas raccrocher trop vite sa scolarisation. Le redoublement ne présente finalement pas grand-chose à l'échelle d'une vie. Peut-être trouveront-ils des enseignants plus coopératifs, voulant lutter contre l'échec scolaire. Et ils réussiront à transformer leur échec scolaire en réussite scolaire. Car l'école peut aussi faciliter certaines choses...
Tous les systèmes ont leur dose d'imperfection. Et l'éducation nationale (Ministère de l'éducation) tient bien évidemment une part d'imperfection. Il faut savoir jongler avec et profiter du meilleur de chacun des systèmes...