Mon premier triathlon sera l'Ironman

L'Ironman : c'est la course de référence du triathlon. Une distance dantesque de 3,8km de natation, 180km de vélo et 42km de course à pied. Le tout à enchaîner en moins de 16h pour devenir finisher.

Départ en natation de l'Ironman de Nice - Mon premier triathlon sera l'Ironman
Départ en natation de l'Ironman de Nice - Mon premier triathlon sera l'Ironman

L'Ironman : c'est la course de référence du triathlon. Une distance dantesque de 3,8km de natation, 180km de vélo et 42km de course à pied. Le tout à enchaîner en moins de 16h pour devenir finisher. "Être finisher de l'Ironman" est un statut qui fait rêver aux quatre coins du monde. C'est celui, pour un triathlète, d'appartenir à une famille de sportif qui se dépasse pour accomplir un rêve et surpasser sans cesse les limites du corps humain.

Lorsque j'ai commencé le triathlon en 2018, je n'avais qu'une seule idée en tête. Accomplir ce qui me paraissait impossible à l'époque : faire de mon premier triathlon un Ironman. Je n'avais aucun objectif de chronos, mon seul but était de franchir la ligne d'arrivée et entendre le speaker me dire "You are an Ironman Louis".


Sommaire :

  1. Mon triathlon Ironman : comment j'en suis arrivé là
  2. Mon triathlon Ironman : une préparation compliquée
  3. Mon triathlon Ironman : une course pleine de surprises

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Mon triathlon Ironman : comment j'en suis arrivé là ?

Nous sommes en 2017 : je n'ai jamais couru de Marahton, de Trail ni même participé à aucune compétition officielle. Je n'ai jamais pratiqué l'athlétisme. Mais mon activité physique reste dense.

J'ai l'habitude de courir deux à trois fois par semaine le soir depuis quelques années. Je ne suis aucun plan d'entraînement particulier et me laisse guider par les sensations de mon corps.

À l’époque je fume plus d'un paquet de cigarette par jour. Au hasard d'une conversation, une amie me propose de courir le semi-Marathon de Paris. Je ne le sais pas encore mais cette course va me lancer dans le grand bain. Je ne suis licencié dans aucun club. Il me faut donc consulter un médecin pour obtenir mon premier certificat médical. En récupérant mon dossard, je sens une atmosphère particulière qui me plaît. Une atmosphère constituée par une dizaine de milliers de coureurs qui se rassemble au même endroit et avec le même but. Je vibre. Mon dossard en poche, je ne pense plus qu'à cette course. Mes entraînements n'ont jamais dépassé 15km. Mais je ne fais pas vraiment de souci.

Je termine mon premier semi-Marathon en 1h35. Ma récupération se passe plutôt bien. J'enchaîne les étirements et suis surpris de voir mon corps rétabli après seulement quelques jours.

💨
Constat : je n'ai jamais dépassé 15km et je suis capable de courir correctement un semi-Marathon. Déduction : courir peu avec régularité est une préparation possible.

Je décide de tenter ma chance avec le Marathon de Paris, un mois plus tard. Après tout pourquoi pas ? Ce sera mon premier Marathon. Si j'ai réussi à courir 21km en 1h35, je devrais avoir suffisamment d'endurance pour faire le double… Et puis quand même courir un marathon c'est quelque chose. C'est décidé je vais y aller au culot sans "préparation marathon". Pour le temps de course on verra le jour J. Il faudra composer avec l'état de mon corps. Plutôt que de créer de la fatigue inutilement, je décide de courir peu durant ce mois intermédiaire. Je décide de me faire confiance. Je suis certes débutant mais mon chrono au semi-marathon me rassure et conforte mon choix.

Il est six heures du matin, mon réveil sonne, c'est le grand jour. Il est temps de courir ce marathon de Paris. Il est temps de voir si je suis capable de franchir la ligne d'arrivée. Les Champs Elysées sont à moi, à tous les athlètes, à tous les coureurs du dimanche, ... Le départ du SAS 4h est donné, je pars sur des allures beaucoup trop élevées. Pourtant mon état physique à l’issue du semi-Marathon aurait dû m'alerter... je n'aurai pas la caisse pour tenir ce rythme sur 42km. Sur les premiers 21km je dépasse des centaines de concurrents. Arrivé au trentième kilomètre, dans les tunnels des quais de Seine, je prends le mur du marathon en pleine face et ça fait mal. Mes jambes ne veulent plus avancer aussi vite. J'alterne entre la marche et la course. Je le sais, je manque de séances longues. Il faut faire avec et gérer ce moment. Je termine avec difficulté ce marathon de Paris en un peu mois de 4h. Je revois une bonne partie des concurrents - que j'ai doublés en première partie de course - me rattraper et franchir la ligne en même temps que moi. C'est complètement dingue. Je deviens finisher du Semi et du Marathon de Paris en l'espace d'un mois seulement. Je savoure cette victoire... je suis maintenant marathonien, j'ai couru 42 kms 195. Mon corps souffre. Mes jambes me font mal. Par chance je n'ai que des douleurs musculaires, aucune articulaire. Les crampes et les courbatures me rappellent ce que coûte de courir un marathon. Mais ma tête rêve déjà d'aventures...


FAQ :

Quel est le record de l'Ironman ?

Kristian Blummenfelt a établi un temps record de 7h21 et 12 secondes sur la distance Ironman à Cozumel (39:41 en natation, 4:02 à vélo et 2:35 en course à pied). Chez les femmes c'est Sara Svensk qui établit un temps record de 8h22 et 41 secondes.

Pourquoi Ironman 70.3 ?

Ironman 70.3 est indicateur en miles. 70.3 miles équivalent à 113,1 km.

Quelle est la distance d'un Ironman 70.3 ?

La distance d'un Ironman 70.3 est de 1,9 kilomètre de natation, 90 kilomètres de vélo et 21,1 kilomètres de course à pied.

Combien coûte un Ironman 70.3 ?

Le coût moyen d'un Ironman 70.3 est de 300 euros. Le prix est croissant par date ou par nombre d'inscriptions. Ce qui signifie qu'il est généralement encadré par 4 ou 5 tranches de prix. Pour l'Ironman 70.3 de Vichy, par exemple, le "Tier 4" coûte 334 euros et le "Tier 5" est à 349 euros.

À cela, il faut ajouter les 10 % de frais d'inscription Active.

Pourquoi Ironman 140.6 ?

Ironman 140.6 est indicateur en miles. 140.6 miles équivalent à 226,2 km.

Quelle est la distance d'un Ironman ?

La distance du triathlon Ironman est de 3,8km de natation, 180km de vélo et 42km195 de course à pied.

Combien coûte un Ironman ?

Le coût moyen d'un Ironman est de 600 euros. Le prix est croissant par date ou par nombre d'inscriptions. Ce qui signifie qu'il est généralement encadré par 4 ou 5 tranches de prix. Pour l'Ironman de Vichy, par exemple, le "Tier 4" coûte 579 euros et le "Tier 5" est à 609 euros.

À cela, il faut ajouter les 10 % de frais d'inscription Active.

"Prendre du plaisir à composer avec l'inconnu"

Voilà mon driver...


Mon triathlon Ironman : une préparation compliquée

J'ai terminé ma Licence d'Histoire à la Sorbonne, je ferai de l'Histoire antique l'année prochaine à la prestigieuse University College London pour ma première année de Master. Je rêve de triathlon depuis que je suis tombé sur cette vidéo Youtube d'une course complètement dingue : un Ironman. Une course dans laquelle tu peux nager, faire du vélo et courir le tout sur des distances XXL. Des distances folles : 4km de nage, une étape du tour de France et un marathon. Et puis il y a aussi les championnats du monde d'Ironman à Kona (Hawaii World Championship). Une épreuve ou hommes et femmes se dépassent pour accomplir quelque chose de spéciale. C'est la compétition de référence pour les triathlètes.

Fin Juillet 2017, ça y est je décide de m'inscrire à l'Ironman de Nice. Je serai sur la ligne de départ de l'édition 2018. Je n'ai jamais fait de triathlon et je n'y connais pas grand-chose d'ailleurs. Mais ce n’est pas grave, je vais apprendre. Je n'ai plus le choix. Il me reste maintenant un an pour me préparer physiquement et mentalement. En octobre 2017, j'intègre mon premier club de triathlon le Tri London. Un club très agréable et convivial.

Tri London - club de triathlon à Londres
Tri London - club de triathlon à Londres

Entre octobre et décembre 2017, je découvre pour la première fois un univers sportif normé. Je m'entraîne entre 3 et 5h par semaine :

  • Je me mets à la natation. Car pour être honnête je ne savais pas nager le crawl, mon truc à moi c'était la brasse. J'allais plutôt vite mais ce n’était pas réglementaire. Comme je ne comprends pas un mot en anglais de l'entraînement technique de mon coach, je mets simplement un bras devant de l'autre en espérant que le mouvement soit bon. Dans ma ligne, ils vont tous trop vite. Mais petit à petit je m'habitue au rythme imposé et je développe une certaine aisance respiratoire. Je suis content car, comme beaucoup de triathlètes, la natation était mon point faible.
  • Je me mets aux fractionnés. Courir très vite en variant les allures me plaît beaucoup. Travailler mes foulées, découvrir ma VMA et l'améliorer. Comprendre l'importance de l'endurance fondamentale, le seuil aérobie et anaérobie. M'échauffer avec un petit jogging et m'entraîner avec des allures de courses me fait considérablement progresser. À tel point que je prends plaisir à faire exploser ma fréquence cardiaque (Fcm) sur la piste. Le jeudi soir est devenu un rituel pour les entraînements fractionnés. Le week-end, je découvre les entraînements trail. À vrai dire, je découvre le Cross-country, une discipline anglaise difficile qui me challenge sur le dénivelé. Le genre de discipline où tu te lances en marcel et en short sous une neige épaisse de décembre. Je découvre également les sorties longues. Je n'aime pas particulièrement courir longtemps mais courir à faible intensité n'est pas si désagréable que ça... je discute beaucoup en anglais et je progresse très rapidement. Je me laisse guider par les entraînements du club.
  • Je ne me mets pas encore au vélo. J'ai programmé mon achat de vélo de course à l'année suivante, en 2018. Aucune sortie à vélo, courte ou longue, n'est donc prévue cette année. Pour compenser je me mets à la musculation sur un vélo statique. Je pratique sans aucune méthodologie mais simplement dans le but d'habituer mon corps au cyclisme.
Piste d'athlétisme pour les entraînements de fractionnés - Parliament Hill Athletics Track
Piste d'athlétisme pour les entraînements de fractionnés - Parliament Hill Athletics Track

Fin décembre 2017, je me sens bien et ma "prépa" ou plutôt mon "acclimatation" au triathlon suit son cours. J'arrive à courir plus vite et plus longtemps. Ma Vo2max augmente. Je fais un check tous les mois à l'aide de ma montre et de mon cardio fréquence. Le renforcement musculaire et la proprioception améliorent ma foulée. En continuant comme ça, peu de risque de me blesser. Visiblement ça tient...

Entre janvier et mars 2018, je commence à mettre le turbo et à brûler beaucoup plus de calories. En moyenne, je fais entre 5 et 7h d'entraînement semaine. Chose que je n'avais jamais faite. Je commence aussi à commettre mes premières erreurs.

  • La natation se passe très bien, j'ai franchi un cap. D'abord mon premier 2km, puis mon premier 3km et enfin mon premier 3,8km. Je suis capable de nager cette distance. Chaque semaine je m'entraîne deux fois par semaine.
  • La course à pied se passe très bien. Là aussi je m'entraîne deux fois par semaine. Courir lentement et longuement (séance longue) et courir vite rapidement (séance fractionnée) sont les deux programmes de ma semaine. La durée habituelle de ma sortie longue est d'une heure et demie, sinon deux heures. Il m'arrive aussi de courir à jeun le matin sur une dizaine de kilomètres. Mais c'est plus rare.
  • Je débute le vélo en mars soit 4 mois avant mon Ironman. Ce n'est pas l'idéal mais je n'ai pas pu faire autrement. Je me dégote un Specialized Allez Elite d'occasion (2015) pour 300 livres sterling. Je remplace les roues par des Vision en entrée de gamme d'une valeur de 300 euros, soit presque le prix de mon vélo d'occasion. Mon objectif principal est d'augmenter mon endurance, je suis donc mes amis le week-end pour de longues sorties. Pour améliorer mon niveau en côte, je m'entraîne du côté d'Alexandra Palace. Et enfin pour avoir une vitesse à peu près convenable, j'enchaîne les tours à Regent's Park (l'équivalent de Longchamp à Paris). J'optimise mon temps en faisant tous mes déplacements à vélo. Je pars à l'entraînement de natation et de course à pied à vélo et je rentre à vélo. Voilà de comment sont réalisées mes sessions de bricks.
Enchaîner les tours de vélo autour de Regent's Park
Enchaîner les tours de vélo autour de Regent's Park

En l'espace de 7 jours (Mars 2018) je vais courir le semi-Marathon de Paris (au seuil, 1h29) et le Marathon de Barcelone (en endurance fondamentale, 3h50). Cette erreur de gourmandise va venir saper ma préparation graduelle pour l'Ironman. Mais également créer une grosse fatigue favorable à la blessure.

Parcours du Marathon de Barcelone en endurance fondamentale (kilomètre, carte)
Parcours du Marathon de Barcelone en endurance fondamentale (kilomètre, carte)
Allure au marathon de Barcelone en endurance fondamentale (fréquence cardiaque, vitesse, cadence et altitude)
Allure au marathon de Barcelone en endurance fondamentale (fréquence cardiaque, vitesse, cadence et altitude)

Entre Mars et le 24 juin 2018, c'est l'objectif Ironman. C'est la dernière ligne droite, et je dois faire attention. Et pourtant je me blesse deux semaines après le Marathon de Barcelone. Je ressens une sorte d'effet rabot dans le genou... je ne peux plus courir, plus faire de vélo mais seulement nager avec la force des bras. Je le sais, j'ai trop forcé. En anglais on dit une "overuse". C'est la croix et la bannière pour trouver un bon médecin accessible et soigner mon genou. Mon IRM ne montre aucune anomalie au niveau de mon genou. Je suis soulagé. Je n'ai donc qu'un problème "mineur". Et le cartilage est sain et sauf. Je décide quand même de rentrer en France après 3 semaines. Un médecin du sport me diagnostic un conflit fémoro-patellaire. Je ne sais pas combien de temps cela va durer. Je tente de reprendre la course à pied, la douleur revient systématiquement... et chaque tentative se solde par un retour au calme dans ma chambre londonienne. Comment courir dans ces conditions ?

Je décide de changer de stratégie : il me reste 3 mois avant l'Ironman. Je ne peux pas courir, ni faire de vélo, je suis donc blessé. Le seul moyen de finir cet Ironman est donc d'arriver moins blessé que je ne le suis actuellement. D'avoir plus de fraîcheur… Je commence donc à faire toute une batterie quotidienne de renforcement musculaire et d'exercices proprioceptifs... Mettre en place tous les moyens possibles pour y arriver. Et le reste on verra... J'ai épuisé l'ensemble des vidéos sur le sujet de la réhabilitation du genou, "knee rehab". Mais une en particulier m'a fait beaucoup de bien.

Volontairement je me coupe des avis de chacun sur ma situation personnelle... Tous les matins je me dis que je peux le faire quand beaucoup me disent d'abandonner, de se rendre à l'évidence. "Écoute ce sera pour l'année prochaine..." Pour moi ce n'est pas vraiment une option. J'ai signé et je vais aller au bout si je le peux.

Après deux mois de renfos acharné, je suis rétabli et je peux recommencer à courir. Ça fait un bien de fou ! Mon cardiofréquencemètre affiche une légère hausse de la fréquence cardiaque pour des allures similaires. Je repars m'entraîner sérieusement, je suis tellement heureux. Je sais maintenant que c'est possible de franchir cette ligne d'arrivée. Je ne suis pas venu chercher un chrono... mais plutôt un accomplissement...

Dernier mois d'entraînement avant l'Ironman de Nice 2018
Dernier mois d'entraînement avant l'Ironman de Nice 2018

FAQ :

Qu'est-ce que l'endurance fondamentale ?

L'endurance fondamentale est un rythme peu contraignant qui permet de courir longtemps et régulièrement sans dommages. L'endurance fondamentale est très importante pour faire du volume. Elle représente plus ou moins 60% de son entraînement. Pour maîtriser ce rythme fondamental il est nécessaire d'être attentif à sa vitesse (soit 60 ou 65% de sa VMA) ainsi qu'à sa fréquence cardiaque (soit 70% de sa fréquence cardiaque maximale).

Qu'est-ce que le seuil aérobie / anaérobie ?

Le seuil aérobie est un effort d’intensité constante que l'on peut maintenir plusieurs heures (soit entre 60 % et 80% de fréquence cardiaque maximale). Ce seuil correspond à une première augmentation du taux d’acide lactique dans le sang. Au-delà de cette première augmentation d’acide, on parle d'anaérobie. Le seuil anaérobique aide à la production d'énergie.

Qu'est-ce que la VMA ?

La vitesse maximale aérobie est la vitesse à laquelle on atteint notre consommation maximale en oxygène (VO2 max).

Qu'est-ce que la Vo2max ?

La Vo2max est un indicateur de performance. Elle indique le débit d'oxygène maximal que l'organisme est capable d'absorber pour subvenir à ses besoins lors d'un effort physique. 

Qu'est-ce que l'entraînement brick ?

Le brick est un travail d'enchaînement des disciplines en triathlon, entre le vélo et la course à pied par exemple. Il permet de travailler les transitions.

"Rebondir malgré la blessure et continuer à y croire"

Voilà mon driver...

Mon triathlon Ironman : une course pleine de surprises

Il est 10 heures du matin, je quitte Londres avec tous mes bagages, direction Nice. Je me rends à l'aéroport en train. La scène est assez cocasse, me voilà avec deux grosses valises accompagnées d'une coque rigide pour mon vélo et bien évidemment d'un sac à dos. Je suis blindé. Je fais mon déménagement en même temps que ma course. J'avais expérimenté de boire 5 à 6 litres d'eau par jour depuis une semaine. Sur le quai en et ne trouvant pas de toilette dans le train, j'allais subitement regretter cette expérience... J'arrive à Nice, je suis soulagé, mon vélo est arrivé indemne. J’avais souscrit à une option "bagage spécial vélo" d'un montant de 90 euros et éviter ainsi toutes les mauvaises surprises.

Je n'ai pas vraiment fait attention à mon alimentation durant l'année. Je mangeais healthy certes mais sans régime particulier. En revanche, durant les deux semaines qui précédaient mon Ironman j'ai considérablement fait attention à ce que je prenais. J'ai arrêté la viande rouge par exemple. Mes assiettes étaient composées de pâtes, de quinoa, de poissons, de brocolis, de légumineuses pour les glucides etc. Je prenais du flocon d'avoine pour mes petits-déjeuners... et je mangais beaucoup de fruits.

Mon programme de la fin de semaine :

  1. Vendredi : aller chercher mon dossard et mon paquetage
  2. Samedi : déposer mes sacs de transitions et mon vélo
  3. Dimanche : faire les 226km de l'Ironman de Nice

Aller chercher mon dossard et mon paquetage :

Je me rends au Village Ironman pour récupérer mon dossard. La ville arbore déjà les couleurs de la course. Je m'arrête quelques minutes devant la ligne d'arrivée... et je repense à cette année pleine de rebondissement. Ça valait le coup de ne pas lâcher. Je dépose mon certificat médical et j'achète une licence de triathlon à la journée. N'ayant pas de licence de triathlon anglaise, j'ai la possibilité d'en acheter une sur place. Je concours dans l'Age Group 24-29 ans, à savoir catégorie d'âge. Et je découvre que nous sommes très nombreux. Au passage je me renseigne sur les heures de dépôts de mon vélo (samedi) dans la zone de transition. Il semblerait que le dernier numéro de mon dossard détermine mon heure de passage : ce sera le numéro 782 pour moi. Je me renseigne sur la navette gratuite du banquet.

On m'explique également que j'ai accès aux zones de transitions le matin avant la course. Assez utile si l'on souhaite déposer une bouteille d'eau fraîche sur son vélo, gonfler ses pneus avant la course, ... Ou revoir tout simplement le parcours entre la sortie de la natation et son vélo. Je récupère mes deux dossards, mon guide, mon bonnet, mes stickers (à coller mon épaule, mon mollet, mon casque, mon bonnet, et mon vélo), et mon sac offert par l'organisation. Je profite du village, peu rempli, pour me faire masser.

Déposer mes sacs de transitions et mon vélo :

💡
À noter que je ne portais pas de tri fonction lors de mon premier Ironman... Ce qui m'a considérablement ralenti dans les transitions.

Nous sommes samedi, veille de course. Il faut se focaliser sur les derniers préparatifs. L'objectif : rentrer à 16h et prendre un dernier bain froid pour être en forme dimanche. Avant de partir, je profite de la position du village pour faire un plouf dans la mer et visualiser le parcours natation composé de deux boucles.

Équipement que j'ai gardé avec moi pour le jour J

Natation :

  • Crème anti-frottement,
  • Combinaison de surf,
  • Lunettes de natation,
  • Bonnet de bain,
  • Maillot de bain,

Équipement que j'ai déposé samedi

Sac de transition vélo :

  • Haut,
  • Casque,
  • Cuissard,
  • Chaussettes,
  • Chaussures à clips,
  • Porte-dossard avec dossard,

Sac de transition course à pied :

  • Haut,
  • Short,
  • Chaussettes,
  • Second dossard,
  • Chaussure de course,

Vélo :

  • Sacoche,
  • Prolongateur,
  • Deux porte-bidons,
  • Kit de secours : Cartouches de CO2, chambre à air, rustine, outils multifonctions, démonte-pneu, chaîne, dérive chaîne, pompe

Faire les 226km de l'Ironman de Nice :

24 juin 2018 : c'est le grand jour. Je me réveille à 5 heures du matin. Je n'ai quasiment pas dormi. Pourtant je suis en pleine forme. L'excitation se mêle à la peur. "J'y suis et je ne peux plus reculer. J'espère juste que cela va bien se passer." comme dirait Laurent Jalabert.

Il est 6 heures 30 du matin... le speaker donne le départ de l'Ironman de Nice. À nous deux Nice. Je ne pense pas particulièrement à l'échauffement. Je n'ai même pas le temps de goûter la température de l'eau. Je pars dans le SAS "1h20" car je ne suis pas certain de ma nage. Et je n'ai pas vraiment envie de me faire bousculer dans l'eau. Je me perds durant le trajet. À vrai dire, je ne vois pas grand-chose avec mes lunettes. Alors je décide de suivre en collant certains athlètes. La natation en mer se passe plutôt bien. Certes, je bois la tasse deux ou trois fois, mais rien de grave. Cela fera baisser mon taux d'acidité. J'ai quelques frictions au niveau des aisselles. J'ai blindé la nuque mais visiblement, je n'ai pas mis assez de crème anti-frottement à ce niveau-là.

Les 3,8km de nation sont avalés en 1h15... je sors de l'eau en pleine forme. La transition est longue. Je passe, sous l'arche d'arrivée, acclamé par un public très en forme. Je suis complètement perdu. J'apprends que la nudité est interdite. Je dois donc me changer sous la tente prévue à cet effet. Je cherche le grand carton ou je peux jeter mon sac. Verdict : une transition d'une vingtaine de minutes... rien d'extraordinaire mais bon le chrono n'est pas vraiment ma priorité.

C'est parti pour le vélo et il commence à faire chaud. Ça se passe bien et je suis plutôt confiant. J'avais déjà parcouru l'ensemble du tracé en voiture le jeudi. En plus de cela, j'ai imprimé le profil de la course sur mon cadre pour n'avoir aucune surprise. Je fais attention à ne louper aucun ravitaillement. Chaque ravitaillement me permet de récupérer un bidon d'eau et un bidon de boisson énergisante. Il arrive que les bidons ne soient pas bien dosés. Je me suis fait avoir la première fois. J'en profite pour les goûter légèrement et les échanges directement s'ils ne me conviennent pas. En plus de cela je consomme deux barres et une banane chaque heure. Après 80km de montée dans les hauteurs niçoises, je commence à être un peu écumé. Après 100km, c'est le drame ma voûte plantaire est en feu. Cela ressemble au "syndrome du pied en feu". La chaleur écrasante fait gonfler mon pied et la circulation sanguine se fait moins bien. Je suis obligé de m'arrêter marcher sur le bord de la route quelques minutes. C'est la panique, je n'ai jamais eu ce genre de désagréments auparavant. Je décide de continuer 10km, puis 10km, etc., jusqu'au terme du vélo. Les 2 234 mètres de dénivelés positifs m'ont bien marqué. Les 10 derniers kilomètres de plat sont épuisants. Heureusement je discute pas mal avec mes concurrents directs. 180km de vélo finit par créer du lien.

Les 180km, enfin 173km pour être précis, sont terminés en un peu plus de 7h... je quitte le vélo avec l'impatience de faire ce Marathon. Je le sais, je vais réussir à terminer. Je suis envahi par l'impression d'avoir déjà gagné. Comme pour la première transition, c'est le bazar complet mais je m'en tire un peu mieux que la première. J'entame ce marathon avec beaucoup d'énergie...

Je sais que je vais terminer, faire une bonne course, il me reste 7h pour devenir finisher. Les 20 premiers kms sont bouclés en un peu moins de 2h mais les derniers sont beaucoup plus compliqués. Je dois reprendre de la vitesse, je n'y arrive pas alors j'essaie de progresser au même rythme. Les ischémies arrivent... Je ne peux plus rien manger. Mon estomac est mort. Apparemment ce n'est pas très grave. En revanche c'est très désagréable. Mes pulsations (bpm) sont de moins en moins élevées. Le Marathon est composé de quatre boucles (allant du Negresco à l'aéroport) sur la promenade des Anglais. L'aller est compliqué l'ambiance de la ligne d'arrivée s'éloigne petit à petit. Le retour est salvateur. La distance parcourue est de presque 35km alors je me remets à courir. J'essaie de maintenir une allure correcte... pour me motiver je pense à l'année que j'ai passée pour y arriver. Le dernier km est royal. Je ne sens plus rien, je cours sur le rythme du début de course.

Après 14h d'effort je boucle mon premier triathlon : l'Ironman de Nice. Je rejoins coureur, athlète et supporter de l'autre côté de la ligne. Je suis Ironman.

Il est temps de penser à la récup... En regardant ma montre après la course, je m'aperçois d'un détail important. Ma Polar V800 s'est arrêtée 20km avant la fin. Un autre détail est tout aussi important. J'ai perdu 12 000 kilocalories durant la course. Pour perdre du poids de manière temporaire, il n'y a visiblement pas mieux...

L'année suivante, j'ai fait les courses Ironman 70.3 d'Aix en Provence, Ironman 70.3 de Kraichgau, et Ironman de Vichy. Alors que je m'étais promis de ne faire qu'une seule épreuve. En 2021, j'ai fait l'Ironman de Frankfurt. En 2022, je ferai l'Ironman de Barcelone.

Louis du Pré on LinkedIn: Selon mon IMC, je suis à deux doigts de l’obésité. Et pourtant, j’ai | 228 comments
Selon mon IMC, je suis à deux doigts de l’obésité. Et pourtant, j’ai terminé 3 Ironman. À chaque fois, j’ai complété en moins de 16 heures :- 3,8km ... 228 comments on LinkedIn
Selon mon IMC, je suis à deux doigts de l'obésité. Et pourtant, j'ai terminé 3 Ironman.

FAQ :

Quelle est la différence entre un triathlon et un Ironman ?

Un Ironman est un triathlon mais tous les triathlons ne sont pas Ironman. Un Ironman est une marque ainsi qu'un label de distance.

Quels sont les Ironman en France ?

Les Ironman en France sont : l'Ironman d'Aix en Provence, l'Ironman 70.3 d'Aix en Provence, l'Ironman de Vichy, l'Ironman 70.3 de Vichy, l'Ironman de Nice, l'Ironman 70.3 de Nice et l'Ironman 70.3 des Sables d'Olonne. Il existe quatre Ironman 70.3 et 3 Ironman.

Quelles sont les épreuves de l'Ironman ?

Les épreuves de l'Ironman sont l'Ironman 140.6 (le full), l'Ironman 70.3 (le half), l'Ironman 5150 (le format olympique).